TotalEnergies, l’entreprise dans laquelle nous investissons souvent en étant en France, se retrouve sous pression politique. Pour être honnête, je m’attendais à un revirement de ce type. Le pétrole, ainsi que les autres énergies essentielles, peuvent se retrouver sous régulation similaire à l’électricité et le gaz. Je rappelle que les distributeurs du gaz et de l’électricité sont historiquement des très mauvais investissements, car justement les prix sont régulé et les coût de matières première – non. Avec le revirement à gauche après les Législatives 2022, ce scénario est probable.
Nous vivons dans un monde fou : les obligations (les taux) semblent plus risquées que les actions et les investisseurs ont à la fois peur de l’inflation et la récession. Intéressant que le secteur de la tech a surperformé largement S&P 500 hier. Cela revient à ce que je disais dans le dernier Café du Dimanche, que tôt ou tard les valorisations des GAFAM vont jouer un rôle d’une protection contre la baisse. A ce moment la il faudra chercher le plus bas au moins local. J’ai un sentiment qu’on s’y rapproche, même si techniquement certaines valeurs ont encore un potentiel de correction. Parmi les gros Alphabet et Microsoft sont les seules dont la correction reste très modestes, mais en absence de la concurrence il est difficile s’imaginer une chute de ces valeurs.
J’observe une amélioration des relations entre la Chine et US ce que rend le conflit moins probable. Je rappelle que les valeurs chinoises restent extrêmement sous valorisées.
(Source: Saxo Bank, Bloomberg)
Macro
C’est une situation un peu inhabituelle sur les marchés financiers. Il ne se passe strictement rien sur les small caps du fait d’un manque de liquidité et de l’absence des gérants (après un premier semestre compliqué, ils ont bien mérité des vacances). Les matières premières (en particulier dans l’énergie) sont en recul en variation mensuelle. D’habitude, c’est le signe d’une récession en vue. Mais c’est certainement encore un peu trop tôt pour en juger. Il est probable que d’autres facteurs aient une influence aussi (débouclage de positions longues en particulier dans le cadre de prises de bénéfices). Enfin, ce qui est probablement le plus inattendu, c’est que la volatilité des actions est actuellement inférieure à celle des taux. C’est particulièrement rare. Cela arrive quelques fois dans le parcours d’un investisseur. Il est probable que les conditions que nous avons évoquées perdurent une grande partie de l’été. Il est évidemment beaucoup trop tôt pour savoir si les craintes de récession (qui ont remplacé la peur d’une stagflation) sont vérifiées ou pas. Les quelques statistiques qui vont tomber cette semaine (notamment concernant les Etats-Unis) sont connues pour être en décalage avec le cycle économique. En ce qui concerne les résultats d’entreprises, il n’y a strictement rien dans les séances à venir. La saison des résultats pour le deuxième trimestre commence seulement la semaine prochaine avec PepsiCo, Fastenal, Delta Air Lines, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Conagra Brands (agroalimentaire), PNC Financial Services (entreprise bancaire situé dans la région des Grands Lacs), UnitedHealth (assurance et soins de santé à but lucratif), Well Fargo, Charles Schwab, US Bancorp, BlackRock, State Street et Citigroup.
TotalEnergies – futur EDF?
Le président français Emmanuel Macron subit une pression croissante pour introduire une taxe exceptionnelle sur les géants du pétrole, du gaz et des transports afin de financer son projet de loi visant à protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. L’alliance de gauche qui représente le deuxième plus grand groupe de partis à l’Assemblée nationale a proposé mardi une taxe temporaire de 25% sur ce qu’elle appelle les “superprofits” des entreprises, comme TotalEnergies et Engie. Macron a précédemment exclu d’augmenter les impôts sur les sociétés, mais les appels à changer de cap se font de plus en plus entendre.
L’Euro au plus bas
Sur le marché des changes, la baisse de l’euro se poursuit. La monnaie unique a atteint hier un point bas près de la zone des 1,0240. La parité est en ligne de mire. Mais il faudra d’abord franchir le seuil technique à 1,0166. Du point de vue de l’analyse technique, l’euro n’est pas encore en zone de survente (ce qui signifie que le potentiel de rebond est limité). Pour espérer une inversion de la tendance à court terme, il faudrait que la paire EUR/USD franchisse le seuil des 1,0640. C’est un niveau éloigné. Enfin, les fondamentaux ne jouent pas en faveur de l’euro. Nous sommes dans une configuration de marché que nous connaissons bien. En période de risque d’inflation, les capitaux vont se recycler sur le marché américain (phénomène de fuite vers la qualité), ce qui soutient le taux de change de l’USD. L’année 2022 sera celle de la performance du billet vert.
Obligations: pas de feu pour le moment
Sur le marché obligataire, la normalisation continue en zone euro. L’Espagne a emprunté hier à très court terme (échéance à six et à douze mois) à des taux positifs. Il y a encore quelques mois de cela, le pays pouvait emprunter à taux négatif sur six mois. La demande reste soutenue. C’est bien le signal que le risque de fragmentation en zone euro est plutôt limité (dit autrement, nous ne revivrons certainement pas les déboires des années 2012-2013). En revanche, les investisseurs étrangers fuient toujours le marché obligataire italien (notamment les investisseurs japonais). C’est le cas depuis le début de l’année. Il y a donc bien un risque italien qui est ‘pricé’ par les investisseurs et qui risque de se renforcer en 2023 à l’occasion des élections générales (il n’y aura plus Mario Draghi pour rassurer).
Chine – US
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken aura une discussion franche sur la guerre en Ukraine avec son homologue chinois Wang Yi lors d’un sommet en Indonésie, a déclaré un haut responsable. La priorité de Blinken sera de souligner l’engagement des États-Unis dans une “diplomatie intense” avec Pékin et de “gérer de manière responsable la concurrence intense” entre les deux pays, a déclaré le secrétaire d’État adjoint aux Affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique, Daniel Kritenbrink. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que les deux diplomates “échangeraient des points de vue sur les relations sino-américaines actuelles et les principaux problèmes internationaux et régionaux”.
Guerre en Ukraine
Le Premier ministre italien Mario Draghi et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont déclaré qu’ils travaillaient tous les deux pour parvenir à la paix en Ukraine, mettant derrière eux un incident diplomatique qui avait tendu les relations. Les deux pays ont signé neuf accords de coopération et les deux dirigeants ont également discuté du système de défense aérienne Samp/t. La réunion marque le dégel des relations diplomatiques après que Draghi a déclaré en avril 2021 qu’Erdogan faisait partie de la catégorie des “dictateurs” avec lesquels les dirigeants européens doivent travailler.
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