Les marchés ont tenté de rebondir hier, mais sans grand succès. La séance d’ hier était impressionnante par sa volatilité énorme et son indécision qui dominait largement. Pourquoi cette indécision? Parce que le Mercredi, aujourd’hui à 14h00 heure Paris, seront publiés les chiffres de l’inflation Core CPI pour le mois d’Avril. J’attends des chiffres bombiques! Mais le marché aussi. En effet les attentes sont déjà assez pessimistes dont faire encore pire provoquera une chute encore plus forte vers les 3800 sur S&P et la suite de massacre le tech US. En plus aujourd’hui nous attendons le discours de Lagarde de la BCE, donc la journée sera bien remplie.
En parlant de la Tech US, Catégorie D, les actions d’Upstart et Desktop Metals ont baissé de -60% en une seule journée ! Ce qu’est dingue que même après avoir perdu 90% de leur valeur boursière elles restent avec des Price / Sales de 8! Imaginez dans quelle délire nous étions avant…. Je ne cessais pas d’en parler dans mes vidéos à cette époque que certains investisseurs, comme Cathie Wood, faisait du vrai n’importe quoi et que ce n’était pas un investissement mais du “gambling”.
Saxo Bank: L’indice parisien CAC 40 a effectué un rebond technique hier. Mais la tendance de fond est toujours baissière. Le CAC 40 est en repli en variation hebdomadaire, en variation mensuelle, sur les trois derniers mois, depuis le début de l’année et depuis un an. Bref, il faudra certainement plus qu’un rebond technique pour effacer les pertes occasionnées ces dernières semaines. Les seuls investisseurs qui s’en sortent réellement dans de telles conditions de marché sont ceux qui sont en position short (qui sont vendeurs, en d’autres termes). La publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis en avril ne devrait surprendre personne. Ce sera mauvais. Nous serons plus attentifs à la publication des prix à la production qui nous permettra surtout de savoir combien il y a d’inflation en trop dans le pipeline et qui sera répercutée, tôt ou tard, sur le consommateur. Nous avons peu d’espoir que l’inflation baisse à court terme.
(Sources: Saxo Bank, Bloomberg, NYT)
Statistiques économiques
Il n’y avait pas beaucoup de statistiques hier. L’indice ZEW du sentiment économique en Allemagne au mois de mai était mitigé. L’indice des perspectives économiques a augmenté de 6,7 points à -34,3 mais la situation actuelle continue de chuter, avec un repli de 5,7 points à -36,5. Les raisons d’inquiétude demeurent : restrictions liées au Coronavirus en Chine, guerre en Ukraine, super cycle des matières premières, inflation persistante etc. Le seul point positif : les experts interrogés prévoient que la Banque Centrale Européenne augmente son taux directeur dans les six prochains mois (c’est un scénario crédible), ce qui devrait permettre un reflux de l’inflation (c’est peut-être un peu optimiste). Selon nous, l’Allemagne est déjà entrée en stagflation.
Europe: Fragmentation du marché obligataire
La zone euro n’est pas sortie d’affaires. Les investisseurs étrangers s’inquiètent de plus en plus du risque de fragmentation du marché obligataire en zone euro. Certains pays sont moins exposés que d’autres, toutefois. La liquidité sur le compartiment des obligations souveraines de l’Italie s’est fortement dégradée depuis le début de l’année. Les investisseurs étrangers fuient les actifs italiens. Ce n’est pas le cas pour l’Espagne, par exemple. Les flux entrants de capitaux persistent. L’élargissement des spreads met clairement en danger l’Italie qui risque de nouveau de se retrouver dans la position difficile du ‘mouton noir’ européen. Les rendements obligataires à long terme de l’Italie sont désormais supérieurs de deux points de pourcentage à ceux de l’Allemagne (qui sert de référence au marché). Tout porte à croire que l’élargissement va considérablement s’accentuer lorsque la Banque Centrale Européenne mettra fin à l’assouplissement quantitatif et commencera à relever les taux d’intérêt (peut-être dès la réunion de juillet). Le risque italien est de retour.
Russie-Ukraine: Guerre de gaz
L’Ukraine et la Russie se sont affrontées au sujet du gaz naturel envoyé via des pipelines vers l’Europe dans une prise de bec qui pourrait perturber les approvisionnements transitant par l’ancienne nation de l’Union soviétique pour la première fois depuis le début de la guerre. Le gaz russe circulant via l’un des deux points d’entrée clés s’arrêtera à partir de mercredi alors que les forces d’occupation perturbent les opérations, a déclaré l’opérateur du réseau ukrainien. Le réacheminement du carburant n’est pas possible en raison du fonctionnement du système, selon le géant gazier russe Gazprom. Cela pourrait faire grimper encore les prix du gaz en Europe. L’Europe, quant à elle, élabore un plan de 205 milliards de dollars pour se sevrer des carburants russes.
Devises émergentes
Les déboires des pays émergents ne font que commencer. La flambée du dollar américain et la hausse des rendements aux Etats-Unis pourraient entraîner une chute massive des devises émergentes. Lundi, la roupie indienne a chuté à un niveau record de 77,53 pour un dollar malgré la hausse des taux par la banque centrale indienne la semaine dernière, juste avant la Réserve Fédérale américaine. La banque centrale indienne dispose de suffisamment de réserves de change (600 milliards de dollars) pour défendre sa monnaie. Ce n’est pas le cas de toutes les autres banques centrales de la zone émergente qui commencent à être confrontées à des sorties de capitaux problématiques.
Air France est optimiste!
Air France-KLM constate une reprise progressive des voyages d’affaires alors que les entreprises commencent à envoyer des employés à des réunions et des conférences en personne après une interruption pendant la pandémie. La compagnie aérienne s’attend à ce que la demande croissante de voyages entraîne un retour à la rentabilité cet été, les voyages d’affaires revenant à environ 70% des niveaux normaux à travers l’Atlantique Nord. Les voyages long-courriers en classe affaires et en classe économique supérieure représentaient une part importante de la marge bénéficiaire des transporteurs avant la crise sanitaire.
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