Voilà, Mind Your Cash Premium étant lancé, je reprends le souffle ainsi que mes publications journalières. Les US sont fermés aujourd’hui donc le marché sera chaotique avec beaucoup de faux signaux. Ces journées sont à exclure pour l’analyse technique. Le sujet chaud du moment – c’est le gaz, dont la guerre en Ukraine et les relations avec Poutine. Aimons-nous ou pas, c’est de la géopolitique et que de la géopolitique. J’ai essayé d’ouvrir ce sujet dans le dernier Café du Dimanche et pour faire court: Poutine continuera son chantage gazier en envoyant le gaz par l’Ukraine. D’ici quelques jours/semaines nous allons avoir les déclarations de Moscou du style “les ukrainiens volent le gaz que nous envoyons en Europe en respectant les contrats“.
Ma Stratégie
Les marchés seront très volatils. Le secteur Oil & Gas devrait profiter de cette situation. Il n’y a pas que le gaz, mais aussi l’Arabie Saoudite menace de limiter la production. En France, les entreprises TotalEnergies et GTT devront profiter des mauvaises nouvelles sur le gaz. Mais à l’international Equinor, le fournisseur norvegien du gaz, qui profitera encore plus de ce contexte très particulier. Pour Equinor beaucoup de choses sont déjà pricées donc attention au FOMO. En ayant une forme d’une certitude assez rare pour moi, que la crise du gaz ne fait que commencer, je vais passer un trade dans ce sens demain quand le marché sera plus liquide. Seule risque que je vois, que avec une telle visibilité sur les profits du secteur pétrolier, l’Etat peut s’y intéressé.
Sources: Saxo Bank, Bloomberg, NYT
Gaz de Poutine: Réunion d’urgence
Les ministres européens discuteront de mesures spéciales pour freiner la flambée des coûts de l’énergie, du plafonnement des prix du gaz naturel à la suspension des échanges de dérivés énergétiques, alors que le bloc se précipite pour répondre à l’aggravation de la crise. La République tchèque, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, devrait inclure ces outils sur une liste d’options d’intervention d’urgence qui seront discutées lors d’une réunion des ministres de l’énergie vendredi. L’intensification de la crise énergétique en Europe exerce une pression supplémentaire sur l’euro après que la Russie a fermé les principaux robinets de gaz, signalant un hiver froid et difficile à venir pour les entreprises et les ménages. Les gouvernements suédois et finlandais ont décidé de créer des filets de sécurité d’urgence pour aider les services publics qui ont du mal à négocier sur les marchés de l’électricité, tandis que l’Autriche plafonnera les prix de l’électricité pour les ménages.
Taxes supplémentaires sur le secteur de l’énergie?
Le gouvernement allemand s’attend à recevoir une forte augmentation de ses revenus en exploitant les bénéfices exceptionnels générés par les sociétés énergétiques si elles continuent de bénéficier des perturbations du marché européen de l’électricité, a déclaré le chancelier Olaf Scholz. L’Allemagne recevra “beaucoup, beaucoup de milliards” d’euros dans le cadre de ce scénario et utilisera les revenus pour aider les consommateurs touchés par l’inflation galopante, a déclaré Scholz dans une interview accordée à la chaîne de télévision ZDF. Il était également convaincu que la plus grande économie d’Europe ne serait pas confrontée à des pannes d’électricité.
Saxo Bank: ça continue
Bank of America a publié une statistique intéressante vendredi. Il s’agit de l’évolution du traditionnel portefeuille d’investissement 60/40 (60% d’actions et 40% d’obligations). La performance n’est pas mirobolante. En août, le portefeuille type a baissé de 4,60% – soit un repli depuis le début de l’année de 19,40%. Si la tendance se poursuit (ce qui n’est pas exclu), cela devrait être la pire année depuis 1936. Alors, tout n’est pas perdu. Il existe quelques stratégies plus actives afin de surmonter l’incertitude du marché. Il ne faut pas se leurrer, avoir une part en cash est important (les gérants conseillent d’avoir au moins 10% du montant de son portefeuille qui ne soit pas investi). Ensuite, le stock-picking reste certainement le meilleur moyen d’avoir de la rentabilité. Au cours des derniers mois, beaucoup d’entreprises ont eu volontairement un discours assez pessimiste sur les perspectives de croissance. Finalement, elles ne s’en sortent pas si mal que cela. Il est donc probable qu’on ait quelques bonnes surprises dans les semaines à venir au niveau du côté (aussi bien les large caps que les small et mid caps). Shorter le marché reste également toujours une possibilité. Beaucoup d’investisseurs particuliers ont adopté cette stratégie depuis le mois de février et s’en sont bien sortis. Il est probable que cela vaille encore dans les mois à venir. Nous n’anticipons pas à un rebond majeur des principaux indices. En revanche, il devrait y avoir de bonnes surprises au niveau microéconomique.
La FED, Emploi et l’Inflation
L’emploi américain pour le mois d’août a été publié vendredi. Le ralentissement est palpable (hausse du taux de chômage à 3,7 % de la population active et diminution des créations d’emplois à 315 000 contre 526 000 en juillet). Mais ce n’est en rien inquiétant. Cela confirme plutôt un atterrissage en douceur de l’économie américaine. En outre, le marché sait très bien que les chiffres de l’emploi communiqués en première estimation en août sont traditionnellement très volatils. Ils sont fortement révisés par la suite (au cours de la deuxième et de la troisième estimation). Cela ne va en aucune façon faire dérailler le cycle de durcissement monétaire entamé par la Réserve Fédérale américaine. Par ailleurs, les anticipations d’inflation du marché à un an continuent de chuter aux Etats-Unis à 2 % (c’est le plus bas niveau depuis janvier 2021). Trois facteurs principaux expliquent cela : les anticipations de récession (ce qui va faire baisser la demande et l’inflation), le ‘succès’ attendu de la politique monétaire restrictive mise en œuvre par la Réserve Fédérale américaine et enfin l’évolution à la hausse du dollar américain. Le Dollar Index, qui mesure la fluctuation du dollar face à un panier de devises majeures, a atteint un point haut depuis vingt ans la semaine dernière. C’est un facteur déflationniste par nature. Ce mouvement de hausse du billet vert a toutes les chances de perdurer étant donné la dégradation économique à venir.
La BCE cette semaine
La réunion de la Banque Centrale Européenne est le point d’orgue de la semaine (jeudi). A l’exception du chef économiste Philip Lane, tous les principaux membres de la BCE ont plaidé vigoureusement au cours des dix derniers jours (depuis Jackson Hole) en faveur d’une action vigoureuse pour la réunion de septembre (dit autrement, hausse de taux de 75 points de base). Cela a permis d’alimenter le rebond technique de l’euro jeudi dernier. Mais ce sera certainement insuffisant pour inverser la tendance. Au regard des nombreux risques pesant sur la zone euro (crise énergétique, récession, inflation galopante un peu partout), on voit mal comment l’euro pourrait durablement renouer avec les 1,03 par exemple (niveau de mi-juillet). La probabilité que la zone euro s’enfonce dans un appauvrissement progressif est élevée, selon nous. Ça, c’est dit.
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