La séance d’aujourd’hui sera très dure et volatile. Pour la première fois depuis longtemps, l’ampleur de la hausse des taux de la FED n’est pas certaine. L’enjeu est clair : si Powell monte de 75 points de base – c’est une très mauvaise nouvelle et s’il ne monte que de 50 points cela sera un soulagement et sans doute un rebond sur la tech. Normalement je devrais vendre mon hedge, qui expire ce vendredi et largement gagnant, durant cette séance, mais l’enjeu est de taille. Les investisseurs s’interrogent par rapport aux valorisations du marché d’actions même après le sell-off. Je pense que je vais quand même liquider cette position gagnante car je partage l’avis de Saxo Bank sur cette question :
Nous nous attendons à ce que la Réserve Fédérale américaine (Fed) continue son processus de durcissement monétaire avec une hausse du taux directeur de 50 points de base. Des analystes anticipent une hausse de 75 points de base dès cette semaine afin de réagir au dernier chiffre de l’inflation (8,6% sur un an en mai). Ce scénario n’est pas crédible. Il va à l’encontre de la communication (forward guidance) de la Fed des dernières semaines. Cela traduirait un sentiment de panique du côté du FOMC qui aurait pour conséquence d’accroître encore plus la volatilité. En outre, la Fed a certainement pleinement conscience que les mots sont l’un de ses outils les plus efficaces pour combattre l’inflation. Nous pensons plutôt que la Fed va laisser la porte ouverte en juillet à une hausse supérieure à ce qu’elle a laissé entendre jusqu’à présent (potentiellement 75 points de base au lieu de 50 points de base). Ce serait un bon compromis.
Réunion de la FED
Tous les yeux sont tournés vers la Réserve fédérale avec une réunion qui devrait entraîner une forte augmentation des taux d’intérêt, car il est maintenant devenu clair que les banques centrales du monde se sont trompées. La Fed devrait maintenant relever ses taux d’intérêt de 75 points de base mercredi, quelques semaines seulement après que le président Jerome Powell et son équipe ont annoncé à plusieurs reprises un mouvement d’un demi-point de pourcentage. En particulier parmi les gestionnaires qui fondent leurs stratégies sur des signaux quantitatifs, l’exposition aux actions et autres actifs risqués a été réduite à néant et les fonds spéculatifs ont été tout aussi expéditifs. Les obligations mondiales semblent suivre les actions dans un marché baissier.
Au-delà du mois de juillet, la banque centrale a tout intérêt à ne pas s’engager précisément sur un rythme de hausse des taux. Il y a encore trop d’incertitudes. La consommation américaine pourrait montrer des signes d’essoufflement plus importants. L’inflation pourrait continuer de progresser si les mésaventures s’accumulent (par exemple la hausse du blé, qui représente 20% de l’apport calorique de l’humanité, est acquise en raison de la guerre en Ukraine, des mauvaises récoltes au Kansas et de la limitation aux exportations imposée par l’Inde). La Fed, comme les autres banques centrales, sont confrontées à une situation compliquée. La visibilité à trois mois est nulle. C’est un peu comme si vous deviez conduire un camion semi-remorque pour la première fois de votre vie dans une tempête de neige en Alaska. C’est extrêmement difficile, évidemment.
Valorisation des marchés
La perspective d’un resserrement monétaire plus rapide que prévu a secoué Wall Street, entraînant le S&P 500 plus profondément en territoire baissier mardi et forçant les investisseurs à réévaluer un marché boursier qui ne semble pas bon marché même après sa vente massive. Cela a été une mauvaise passe sur les marchés, reflétant les inquiétudes quant à la résistance de l’économie alors que la Réserve fédérale se lance dans sa plus forte campagne de hausse des taux d’intérêt depuis des décennies. Les investisseurs s’attendent à une hausse de 0,75 point de pourcentage mercredi, ce qui serait la plus importante depuis 1994.
Crypto et les NFT
Le marché baissier du Bitcoin est entré dans sa phase “la plus profonde et la plus sombre”, même les détenteurs à long terme qui l’avaient endurci jusqu’à présent subissent une pression extrême. C’est selon les stratèges de Glassnode, qui suit un indicateur connu sous le nom de prix réalisé, le prix d’achat moyen de tous les Bitcoins en circulation. La crypto-monnaie se négocie actuellement à environ 1 000 $ en dessous du prix réalisé actuel de la pièce de 23 430 $. De nombreux nouveaux entrants sont maintenant sous l’eau. Cela enhardit les opposants : le milliardaire Bill Gates a rejeté les projets de crypto-monnaie tels que les jetons non fongibles comme des impostures “sur la base de la théorie du plus grand imbécile”.
Inquiétude sur le gaz
L’arrêt prolongé d’un important complexe américain d’exportation de gaz naturel mettra à rude épreuve les efforts européens pour constituer des stocks d’urgence avant l’arrivée de l’hiver dans l’hémisphère nord. L’annonce surprise de Freeport LNG selon laquelle son installation de gaz liquéfié au Texas sera fermée quatre fois plus longtemps que prévu a secoué mardi les marchés de l’énergie nationaux et étrangers. La perturbation survient à un moment où l’Europe, affamée de gaz, dépend de plus en plus des fournisseurs américains pour reconstituer ses stocks tout en cherchant à éviter les approvisionnements russes en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Les contrats à terme sur le gaz européen ont le plus augmenté depuis mars.
Hier
Le calendrier économique était un peu plus chargé hier. L’indice ZEW allemand pour le mois de juin a été publié. C’est une enquête réalisée auprès de 350 experts financiers. L’indice de confiance s’est établi à -28 points contre -34,3 points en avril. C’est une amélioration significative mais qui reste inférieure aux attentes du consensus (-26,8 points). Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la production en mai a atteint 10,8% sur un an contre 10,9% en avril. C’est indéniablement trop élevé. Il est également limpide qu’il est trop tôt pour parler de pic d’inflation.
Aujourd’hui (à venir)
Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), intervient à un forum économique à la London School of Economics en fin de journée. Elle devrait s’exprimer sur les derniers remous de politique monétaire. Il est peu probable en revanche qu’elle reconnaisse que la BCE est là ” to close spreads “. C’est pourtant ce message qu’a besoin d’entendre le marché obligataire de la zone euro en ce moment. Le communiqué de la Fed est publié à 20h, heure de Paris. La conférence de presse de Jerome Powell commence à 20h30. Il faut s’attendre à un fort regain de volatilité sur les indices et les devises. C’est habituel.
Merci pour ton taffe . Tres instructif .