L’histoire de Chine vs US sur la question du Taïwan n’est pas pour le moment l’histoire qui se joue en Bourse. Mais si elle le sera, ce sera trop tard! Donc ne faisons pas la même erreur comme avec la Russie-Ukraine ou j’ai largement sous-estimé ce risque géopolitique. Tout de même la différence entre les deux conflits est assez importante. La Chine a des raisons juridiques pour faire valoir ses droits sur l’île. Tandis que Poutine est complètement hors la loi. C’est une nuance, mais les conséquences peuvent ne pas être les mêmes pour la Chine en cas d’une tentative d’invasion. En plus j’espère que la Chine sera suffisamment intelligente et essayera une approche plus maline que de massacrer les civils.
(Sources: Blomberg, Saxo Bank, NYT)
Saxo Bank: C’est encore trop tôt pour revenir sur le marché. Des achats opportunistes peuvent toujours faire sens, toutefois. De notre point de vue, les prévisions de profits de beaucoup d’entreprises cotées sont encore trop optimistes. En fonction de l’évolution macroéconomique (et de la réalité du risque de récession), nous pourrions même avoir un recul des profits dans certains secteurs en 2023. S’ajoute à cela aussi la dégradation du crédit. Le mouvement est plus avancé côté américain que côté européen. Aux Etats-Unis, l’élargissement de l’écart de rémunération entre la dette privée la mieux notée et le 10 ans américain atteint 145 points de base. C’est une alerte sérieuse qui indique que le processus de baisse des valorisations n’est pas encore prêt de se terminer. Sur du court terme, la publication attendue aujourd’hui de l’estimation flash des PMI pour la zone euro devrait confirmer que les tensions inflationnistes restent élevées et se répandent au secteur des services. C’est notre principaux point d’inquiétude, à ce stade.
Biden est determiné sur le Taïwan
Le président Joe Biden cherche à montrer la détermination des États-Unis contre la Chine, mais une gaffe intempestive à Taiwan risque de saper sa tentative de freiner l’influence croissante de Pékin sur la région. Que ce soit intentionnellement ou non, Biden a provoqué la Chine en promettant de défendre militairement Taiwan. Après avoir déclaré que la politique américaine à l’égard de Taïwan “n’avait pas changé du tout” lors d’une conférence de presse à Tokyo, il a ensuite répondu “oui” lorsqu’on lui a demandé si les États-Unis agiraient “militairement” pour défendre l’île en cas d’attaque chinoise. Hal Brands, de Bloomberg Opinion, affirme que la “gaffe” est en fait une stratégie intelligente.
Statistiques économiques
Il y avait peu de statistiques hier. L’indice IFO du climat des affaires en Allemagne s’est amélioré à la surprise générale. Il est ressorti à 93 en mai contre 91,9 en avril. Le consensus visait une baisse à 91,4. Mais ce rebond est probablement éphémère. En France, le marché de l’emploi continue de bien se porter. La part des personnes en emploi à temps partiel mais qui souhaiteraient pouvoir travailler plus et celle des personnes au chômage technique ou partiel est tombée à 4,7% au premier trimestre de cette année. C’est un point bas historique. Cela peut paraître paradoxal alors que l’économie est probablement entrée en récession technique. Il faut garder à l’esprit que l’emploi est un indicateur en retard sur le cycle économique. Les perturbations actuelles n’entraîneront des conséquences sur le marché du travail que d’ici quelques mois.
Investissement dans les énergies vertes
La cause environnementale c’est bien quand cela rapporte de l’argent. Les fonds ESG ont affiché une impressionnante résilience pendant la pandémie. Ce n’est désormais plus le cas. Du fait du choix plus réduit de l’univers d’investissement et des thématiques liées à l’ESG, les fonds du domaine affichent de médiocres performances en ce début d’année. La situation est telle que le géant de la finance Blackrock a décidé de faire marche arrière sur le sujet alors qu’il avait clamé pendant deux ans et demi que le risque climatique est sa priorité. Le problème, c’est que la vraie priorité, c’est la rentabilité des clients. A long terme, l’ESG doit toujours être un aspect différenciant dans les portefeuilles. A court terme, l’objectif est surtout de réduire les pertes et de faire quelques gains (dans le meilleur des scénarios) dans un environnement de marché qui est de plus en plus complexe. Cela n’empêche pas de saluer les beaux projets en cours dans la transition énergétique. La semaine dernière, le Danemark, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas se sont engagés à transformer la mer du Nord en une ” centrale électrique verte ” via la construction d’îles artificielles où l’énergie éolienne pourrait être transformée en hydrogène et en électricité. C’est une piste sérieuse pour contourner le problème d’intermittence inhérent à l’éolien (et au solaire). Ce projet, qui mettra des années à aboutir, pourrait faire passer la capacité éolienne offshore des quatre pays de 15 GWh à 65 GWh d’ici 2030.
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